En France, "il y a un immense paradoxe : d'un côté, 700.000 à un million de chômeurs de plus cette année et d'un autre, 400.000 emplois non pourvus", explique à l'AFP Alexandre Viros, le président France du groupe Adecco, spécialisé dans le travail intérimaire. 

Selon le baromètre "Compétences et territoires", les publications d'offres d'emploi "repartent à la hausse dans toute la France" depuis la rentrée. C'est le cas en Île-de-France (plus de 200.000 offres) ou en Auvergne Rhône-Alpes (plus de 100.000 offres), détaille Le Parisien

En tête du top 10 des emplois recherchés, le métier de commercial, avec 42.315 offres en France.

Sur les deuxième et troisième marches du podium, les offres pour le profil d'assistant-secrétaire (40.429 offres) et de vendeur (27.820 offres). 

La suite du classement : 

4. Garde d'enfants (23.698) 
5. Comptable (23.318) 
6. Infirmier (17.902). Sans surprise, la demande de soignants explosent, puisque cela représente une hausse de 62% par rapport à l'an dernier. 
7. Technicien de maintenance (17.791) 
8. Mécanicien (15.932)
9. Aide-soignant (11.922 offres, +43%)
10. Développeur informatique (10.933). 

Pour cette étude, le leader mondial de l'intérim a analysé 10 millions d'offres d'emploi issues depuis le mois de janvier, précise le quotidien. Et plus d'un million d'annonces ont été publiées entre le 15 août et le 30 septembre. 

Reprise des embauches 

L'Insee notait, le 8 octobre, que certains secteurs continuent à recruter, à l'instar de la santé ou du numérique, ces métiers restant même paradoxalement en tension. Sur fond de fortes incertitudes, l'Insee anticipe la disparition de 840.000 emplois à la fin de l'année (dont 730.000 emplois salariés) et un taux de chômage à 9,7%.

Mais, dans sa dernière note de conjoncture publiée, l'Institut évoque une situation loin d'être uniforme selon les secteurs, avec une reprise des embauches dans la construction, le commerce ou les services aux entreprises. 

Santé, construction 

Depuis le déconfinement, les offres d'embauche ont retrouvé quelques couleurs. Après une "baisse de moitié" entre mars et mai avec "un peu plus de 360.000 offres", Pôle emploi observe que la reprise a été "progressive". Avec environ 600.000 offres entre mai et août, cela reste toutefois un peu "en retrait par rapport aux niveaux observés l'année dernière", a expliqué à l'AFP Emmanuel Chion, adjoint au directeur des statistiques.

Il confirme que certains secteurs sont "très résilients face à la crise", comme la santé et le médico-social, ou la construction, avec un niveau d'offre "comparable aux années précédentes" sur les dernières semaines. 

Grande distribution, santé, banque, informatique et alimentaire

Dans le top 5 des secteurs qui recrutent, le cabinet spécialisé Robert Half recense dans un document publié il y a dix jours la grande distribution, la santé, la banque, l'informatique et l'alimentaire. "Ces secteurs ont recruté pendant et post-confinement", explique Albane Prieto, directrice des fonctions permanentes au sein du cabinet. 

Un phénomène qui n'est pas nouveau devient plus crucial avec la crise : celui des métiers qui peinent à recruter pour divers motifs : problème d'image, spécificités de formation, pénibilité... D'ailleurs, Adecco prévoit de recruter 15.000 personnes d'ici fin 2021 (dont 3.000 d'ici fin 2020) dans 17 métiers en tension, de l'aide-soignant au plombier-chauffagiste.