Depuis le début du confinement lié à la crise du Covid-19, l'état de santé des salariés du privé s'est dégradé pour certains. Si 82% d'entre eux se trouvent en bonne santé, 12% évoquent une dégradation, selon une enquête publiée ce mardi par Ifop et menée pour Malakoff Humanis, qui s'est intéressé à "l'impact de la crise sur toutes les dimensions de la santé au travail". Parmi eux, 21% sont des salariés atteints de maladies chroniques.
"Cette dégradation concerne davantage les salariés aidants et les salariés malades (maladie chronique, maladie grave ou handicap)", précise ainsi le sondage réalisé du 19 juin au 15 juillet dernier, par internet auprès d'un échantillon représentatif de 3.504 salariés d'entreprises du secteur privé.
Plus d'un quart des salariés (28%) affirme également que leur qualité de vie au travail s'est dégradée depuis le début de la crise sanitaire. La fatigue est physique, mais aussi psychologique pour près de la moitié des salariés (45%), indique également l'étude, qui souligne de fortes disparités selon le profil socio-démographique, le secteur d'activité et la taille de l'entreprise.
Impact sur le rythme de travail
Si la crise a eu un impact sur le rythme de travail de 62% des salariés, il s'agit selon les cas d'une accélération ou d'un ralentissement. Ainsi, 40% des sondés estiment que leur rythme de travail s'est accéléré (contre 22% qui pensent qu'il s'est ralenti), 22% ont subi une surcharge de travail, et 23% ont estimé que leur travail empiétait sur leur vie personnelle.
"Ces situations concernent davantage les salariés aidants, les jeunes, les cadres, les managers, et les personnes ayant des enfants à charge", précise l'étude. A l'inverse, 22% des personnes interrogées évoquent un ralentissement du rythme de travail, 16% parlent d'une sous charge de travail, 12% de travail moins intense, et 12% ont ressenti moins de pression.
Des inégalités qui se sont accentuées
Ils sont aussi 18% à penser faire un travail qui a "moins de sens pour eux". A l'inverse, 23% disent avoir "davantage le sentiment de faire un travail utile pour la société", dont beaucoup travaillant dans le secteur de la santé ou de l'action sociale (43%).
L'enquête souligne par ailleurs que la crise a accentué les fragilités et les inégalités existantes. Si 16% des salariés disent rencontrer une situation financière plus compliquée, "notamment les salariés ayant vécu une période de chômage partiel", les ouvriers restent plus nombreux (21%)...