Alors que la hausse des prix se ressent à l'échelle internationale, de la France qui a vu son inflation progresser de 2,8% en décembre sur un an, à l'Espagne avec +6,5% sur la même période, en passant par l'Estonie, à +12%, ou encore l'Allemagne, à +5,3%, au plus haut depuis trente ans, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde a assuré jeudi 20 janvier sur France Inter que l'inflation allait baisser en 2022. 

En France, "on est plutôt en bonne situation", a souligné l'ancienne ministre de l'Économie. "En rythme annuel, on était à 3,2% d'inflation, par rapport à une moyenne européenne à 5", a-t-elle rappelé, avant de revenir sur les causes de l'inflation.

 

"Qu'est-ce qui génère cette augmentation des prix ? À 50%, c'est le prix de l'énergie, toutes catégories confondues : le pétrole, le gaz, l'électricité", a expliqué Christine Lagarde.

Selon elle, l'inflation est toutefois "moins influencée par le prix du pétrole et plus influencée par le prix du gaz". "À cause de phénomènes climatiques et géopolitiques, on est en face d'une augmentation des prix (du gaz) qui a un effet sur le prix de l'électricité", a-t-elle ajouté.

Outre l'énergie, l'autre raison qui explique l'inflation en Europe est "l'embouteillage dans les ports". "On pense que ces deux phénomènes-là vont doucement ce stabiliser et baisser", a souligné la présidente de la BCE. 

L'inflation va ainsi "se stabiliser et baisser graduellement au cours de 2022", a assuré l'ancienne ministre. "Cela va baisser moins que ce que l'on avait envisagé mais cela va baisser. Selon nos estimations de décembre, l'inflation serait de 3,2% en 2022 (...) et sans doute nettement moins en France", a-t-elle précisé.

Christine Lagarde prévoit également une baisse en 2023 et 2024. "Les prix de l'énergie ne vont pas continuer à augmenter indéfiniment et les embouteillages vont finir par se résorber", a-t-elle insisté.

Critiquée dans certains pays pour son inaction, elle a expliqué que la BCE "ne pouvait pas agir dans l'immédiat". "Si je remonte les taux d'intérêt, cela aura un effet d'ici 6 à 9 mois, le temps que cela descende la chaîne des financements. Mais dans six à neuf mois, qu'est-ce que ça produit comme effet ? On freine la croissance", a-t-elle souligné, ajoutant qu'elle voulait que la politique monétaire soit "un amortisseur de crise" et "surtout pas un frein à la croissance". "Si on fait face, brutalement maintenant, à une inflation qui sera passagère, on fait beaucoup plus de mal à l'économie qu'on ne fera de bien", a-t-elle argué.