La sécurité sociale continue d'assurer "une participation croissante" dans les dépenses de santé des Français, permettant de poursuivre la baisse de la part de ces dépenses dans le budget des foyers, selon une étude publiée mardi 15 septembre par la Drees.

Le "reste à charge" poursuit sa lente érosion: de 9,2% en 2009, il est descendu à 6,9% l'an dernier, soit tout de même 14,3 milliards d'euros sur un peu plus de 208 milliards de "soins et biens médicaux", écrit le service statistique des ministères sanitaires et sociaux dans son rapport annuel sur "les comptes de la santé".

Ce reflux reste essentiellement lié au vieillissement de la population, qui s'accompagne d'une hausse constante du nombre de malades chroniques pris en charge intégralement par la Sécu, dont la part s'est élevée à 78,2%, quand celle des complémentaires santé stagnait à 13,4%. Une tendance au long cours complétée en 2019 par un "net repli de la consommation de médicaments non remboursables", ou encore "un ralentissement des dépassements d'honoraires chez les (médecins) spécialistes".

En revanche, la réforme "100% Santé", traduction du "reste à charge zéro" promis par Emmanuel Macron, a eu "un effet paradoxal", les baisses de prix des prothèses dentaires ayant créé "un effet d'aubaine" poussant certains à se faire soigner quitte à assumer une partie des frais. Le "reste à charge" des soins dentaires augmente par conséquent de près d'un point à 21,1%, toujours devancé par l'optique (22,6%) où la réforme est entrée en vigueur début 2020.

En tenant compte des autres "dépenses courantes de santé" (dépendance, handicap, arrêts de travail, prévention, recherche...) le reste à charge est resté stable à 9% sur un total de 265,8 milliards d'euros en 2018, la France conservant le taux "le plus limité" des pays membres de l'OCDE.