L'Europe aura-t-elle sa solution alternative de paiement ? Le projet Pepsi, pour "Pan European Payment System Initiative", rebaptisé "EPI" (European Payments Initiative), visant à créer un standard paneuropéen permettant de traiter les paiements par carte, virement, prélèvement ou mobile, commence à prendre forme. Son lancement officiel pourrait d'ailleurs être annoncé cette semaine, le 2 juillet plus précisément, comme l'a révélé 'Les Echos' ce lundi.

"Ce projet nécessitera énormément d'investissements technologiques mais aussi de communication. Il faudra en effet installer la nouvelle marque, pour qu'elle soit aussi familière aux consommateurs que Visa ou MasterCard", a indiqué au journal un banquier participant au projet

Vingt banques européennes, dont toutes les grandes banques françaises, les Allemandes Deutsche Bank et Commerzbank, l'Espagnole Santander, ou encore l'Italienne Banca Intesa Sanpaolo sont impliquées dans cette initiative, qui pourrait à terme permettre de se passer des géants américains Visa et Mastercard.

Assurer la souveraineté européenne

Révélé en novembre 2019 et soutenu par la BCE, ce projet vise en effet à assurer la souveraineté des paiements en Europe. "C'est bien la souveraineté européenne qui est le maître mot du projet", a souligné un proche du dossier aux 'Echos', alors que certains observateurs s'inquiètent également de l'influence grandissante des réseaux chinois Alipay, Hipay ou encore WeChat Pay.

Une structure commune doit être créée pour permettre la mise en place du nouveau système, qui remplacera les dispositifs nationaux comme le groupement des Cartes Bancaires CB en France. "Notre fierté serait de démontrer que des décideurs publics et privés ont pu effacer leurs différences et partager en commun pour créer un 'scheme' européen", a ajouté un banquier.

Trois volets

Selon 'Les Echos', ce projet, qui doit prendre en compte les nouveaux usages des consommateurs européens en matière de paiements, s'articule autour de trois volets : "la transaction par carte ou virement en mode paiement instantané", "le service Request-to-pay" permettant au bénéficiaire d'envoyer une demande de paiement au débiteur, et "le portefeuille électronique" qui regroupe à la fois la carte et le Request-to-pay sur un mobile.

En novembre dernier, le coût du projet avait été estimé à quelques milliards d'euros, avec le changement envisagé d'au moins 400 millions de cartes en Europe et des migrations technologiques..