Bien que tardif en cette année marquée par la crise sanitaire, le coup d'envoi des soldes d'été arrive finalement le 15 juillet. Cette édition, repoussée de trois semaines en raison de l'épidémie de coronavirus, s'annonce toutefois particulière. Des règles sanitaires devront être respectées, avec notamment le port du masque, du gel hydroalcoolique systématique, des cabines d'essayage pas toujours disponibles, ou encore un placement à l'isolement des produits durant 24 heures...

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a tenu à répondre aux professionnels du secteur qui souhaitaient un allègement du protocole sanitaire. "On peut simplifier des règles et ça fera partie de la relance, mais certainement pas les règles sanitaires", a-t-il expliqué sur 'RTL'. "Je ne veux laisser aucune ambiguïté là-dessus : aucun allègement des règles sanitaires au moment où il y a un risque de reprise de l'épidémie. Ce serait tout simplement irresponsable", a-t-il ajouté.

Le ministre avait annoncé ce report des soldes début juin, à la demande "des petits commerçants", qui avaient besoin de "temps" pour reconstituer" leur trésorerie. Ce changement de calendrier va néanmoins entraîner des rabais en plein mois de juillet, période où nombreux Français sont déjà partis en vacances.

Les conditions ne sont pas réunies pour Etam

Les soldes ne font d'ailleurs pas l'unanimité cette année. Pour le président d'Etam Laurent Milchior, il aurait fallu annuler l'événement. Il estime que les conditions sanitaires, avec un virus qui circule encore en France, ne sont pas réunies pour les soldes qui démarreront cette semaine.

"On voit que le Covid repart... Et on a tous une responsabilité, chefs d'entreprises et citoyens, de faire en sorte que ce virus ne circule pas", a expliqué le dirigent sur 'BFM Business' ce lundi. "Les soldes, c'est un système de volumes, il faut qu'il y ait beaucoup de monde dans un magasin pour que les soldes fonctionnent", a-t-il souligné.

54% des Français prévoient de "renoncer aux soldes"

"Je pense que le principe d'avoir suffisamment de monde dans les magasins pour faire du volume et repasser sur des historiques qui étaient sur la fin juin de l'année dernière au 15 juillet, ce n'est pas complètement raisonnable", a poursuivi Laurent Milchior, qui estime qu'il aurait fallu "déréguler les soldes".

Alors que les enseignes de l'habillement ont enregistré en mai "une baisse de 20,9%" de leur chiffre d'affaires, selon les chiffres de l'Alliance du Commerce, un récent sondage Ifop pour Spartoo souligne que 54% des Français interrogés "entendent renoncer aux soldes ou y consacrer un budget moins élevé". Par ailleurs, près de sept sondés sur dix disent avoir "changé de manière de consommer avec le confinement"...