Après une année 2018 marquée par de nombreuses escroqueries liées aux crypto-actifs, le gendarme français des marchés voit émerger cette année de nouvelles arnaques dans le vin, l'or et les cheptels de vaches, a indiqué son président.

"Pour simplifier, on peut dire que 2016 avait été l'année du Forex (marché des changes, ndlr), 2017 celle du diamant et 2018 celle des crypto-actifs; en ce début d'année, on voit émerger de nouvelles offres frauduleuses dans le vin, en or ou dans des cheptels de vaches laitières...", a déclaré Robert Ophèle, le président de l'Autorité des marchés financiers (AMF), en présentant ses voeux à la presse.

Le rôle de l'AMF est de "discerner les signaux faibles", de "mettre en évidence les risques dès qu'on peut les voir apparaître sans qu'ils soient concrétisés de façon massive" et "pour se faire on scrute les réseaux sociaux, les blogs... et aujourd'hui on voit un certain nombre de produits", a-t-il précisé dans un entretien à l'AFP.

"Il est important que que l'on puisse alerter les épargnants aussi vite que possible sur les propositions frauduleuses que l'on voit apparaître" concernant des investissements "sur le vin, sur l'or, voir même sur des cheptels bovins, ce qui montre que l'imagination est sans limite dans ces domaines", a-t-il ajouté.

"Le message que l'on donne aux épargnants, c'est: soyez prudents, quand on vous propose un rendement anormalement élevé, regardez à deux fois et rapprochez vous de l'AMF en cas de doute, car il y a un risque d'escroquerie significatif", a-t-il insisté.

L'AMF dispose d'un centre d'appels et de renseignement, baptisé "Epargne Info Service", qui reçoit à peu près 1.000 demandes par an dans ces domaines-là, a-t-il précisé à l'AFP.

L'attention sur les crypto-actifs ne se relâche pas pour autant.

"L'an dernier, 118 plates-formes de crypto-actifs ont ainsi été ajoutées à nos listes noires", portant à "près de 700" le nombre des sites répertoriés, a précisé M. Ophèle.

Mais on voit bien les limites de ce type d'approche, quand elles sont aussi volumineuse, leur efficacité est limitée", a-t-il ajouté en disant qu'il était "temps de proposer des listes blanches des sites" sur lesquels il est possible de se rendre "en confiance".

"S'agissant de notre activité répressive, l'année 2018 s'achève avec 18 décisions de la commission des sanctions" avec un total de 47 sanctions et 7,2 millions d'euros d'amendes, a-t-il par ailleurs indiqué.