Une femme de 19 ans, qui travaillait au plus grand centre de vaccination de Bordeaux (Gironde) a été condamnée mercredi 22 septembre à 18 mois de prison avec sursis pour avoir édité une vingtaine de faux pass sanitaires au bénéfice de proches. Depuis la rentrée, la chasse aux faux pass sanitaires s'amplifie, avec près de 350 procédures engagées à ce jour.
Elles visent quelque 270 soignants suspectés de fraude et 36.000 assurés soupçonnés d'en avoir bénéficié, selon un bilan présenté jeudi 23 septembre par l'Assurance maladie.
Le compteur tourne vite : depuis fin août, les caisses locales d'assurance maladie reçoivent chaque jour "entre 6 et 10 réquisitions" des services de police et de justice. "Nous sommes toujours très sollicités", a constaté le directeur de la caisse nationale (Cnam), Thomas Fatôme, lors d'une conférence de presse. D'après un décompte arrêté mardi, les 262 réquisitions enregistrées portent sur 14 centres de vaccination, 138 professionnels de santé et 35.709 assurés.
Jusqu'à 5 ans d'emprisonnement pour des attestations de vaccination frauduleuses
S'y ajoutent les "suites contentieuses" à l'initiative des caisses locales, qui ont lancé 83 procédures - des plaintes, signalements aux procureurs ou aux ordres professionnels - visant 31 soignants, 23 autres personnes "ayant contribué à la fraude" et 253 bénéficiaires potentiels.
"Évidemment la présomption d'innocence s'applique", a rappelé Thomas Fatôme. Il ajoute que les assurés mis en cause sont le plus souvent "liés à des professionnels suspectés de fraude", ils font l'objet de vérifications au cas par cas.
Les délits liés aux "attestations frauduleuses de vaccination" sont passibles de lourdes sanctions : jusqu'à 5 ans d'emprisonnement et 150.000 euros d'amende pour les faussaires, 3 ans et 45.000 euros pour les utilisateurs.