Alors que la situation sanitaire reste préoccupante en France une semaine après l'annonce du couvre-feu avancé à 18 heures sur tout le territoire, le ministre de la Santé Olivier Véran a expliqué devant la Commission des lois du Sénat jeudi 21 janvier, que l'enjeu de la vaccination "n'est pas un enjeu d'organisation, c'est un enjeu d'approvisionnement et d'arrivée des doses". Ainsi, "même avec la meilleure organisation et tous les approvisionnements qui arriveraient en temps et en heure, nous ne pourrions avoir vacciné tous les publics fragiles d'ici à l'été. Raison pour laquelle nous demandons la poursuite de mesures de protections sanitaires jusqu'à l'automne", a-t-il déclaré. 

La France vaccine à "flux tendu", c'est-à-dire qu'"à chaque livraison de vaccins, nous les utilisons sans attendre", a expliqué Olivier Véran.

"Un public de 8 millions de personnes (prioritaires par rapport à la vaccination, ndlr), 2 millions de vaccins disponibles à date, 500.000 vaccins livrés par semaine, puis un million de vaccins livrés par semaine... Avant d'arriver à proposer aux 8 millions de personnes prioritaires un vaccin, il faut que nous ayons eu suffisamment d'arrivage et d'approvisionnement", a indiqué le ministre. "Néanmoins nous commençons à vacciner car à chaque fois que nous vaccinons des personnes fragiles au regard de la maladie, nous gagnons du temps sur la saturation des hôpitaux", a-t-il ajouté.

Mercredi, la barre des 25.000 cas positifs enregistrés en une journée a été dépassée (26.784) pour la deuxième fois en janvier. Les entrées à l'hôpital sont reparties à la hausse avec plus de 25.000 patients Covid-19 hospitalisés sur tout le territoire, dont 2.842 en réanimation. La charge sur le système de santé reste élevée, au même niveau qu'à la sortie de la 2e vague cette automne.

Alors que certains médecins plaident déjà pour un reconfinement, Olivier Véran est attendu sur le plateau de TF1 ce jeudi soir à 20 heures. Mais il ne faut pas attendre de "grande annonce", indique une source proche du gouvernement. Il n'y aura "pas d'évolution des restrictions nationales cette semaine", a d'ailleurs indiqué mercredi le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. "Nous donnons sa chance à ce couvre-feu, il est possible que cette mesure permette de freiner la circulation du virus encore davantage dans notre pays", a-t-il ajouté.