"Dans près d'une trentaine de départements, l'épidémie ne recule plus, voire repart très légèrement à la hausse", alertait la semaine dernière le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. C'est notamment le cas en Lozère,où la "la situation sanitaire se dégrade de manière rapide", écrit mardi 12 octobre la préfecture. 

Avec un taux d'incidence de 102,2 pour 100.000 habitants sur une semaine (au 8 octobre), ce département affiche en effet le niveau le plus élevé de la métropole. Il n'était que de 64,2 le 5 octobre et de 27,5 le 1er, rapporte BFMTV, qui calcule que ce taux d'incidence a donc connu une augmentation de 271,4% en sept jours. A titre de comparaison, le taux d'incidence national a baissé de 49,7 à 43,1 sur la même période, soit sous le seuil d'alerte fixé à 50. 

"On est un peu une exception. Malheureusement, au niveau national, et aussi au niveau régional, on a un taux qui est deux fois supérieur à l'Aude, et trois fois supérieur au taux de l'Hérault", a souligné lundi 11 octobre sur France Bleu Mathieu Pardell, directeur de l'Agence régionale de Santé (ARS) de Lozère. Cela "commence à être préoccupant", a-t-il estimé. 

Dans ce contexte, le port du masque y redevient donc "obligatoire dans les établissements recevant du public soumis au pass sanitaire", indique la préfecture. Le retour du masque à l'école primaire est par ailleurs également étudié, rapporte BFMTV. La levée de l'obligation du port du masque en primaire est en effet autorisé seulement dans les départements où le taux d'incidence est inférieur à 50 cas pour 100.000 habitants. 

Pourquoi une telle hausse ?

Cette forte hausse du taux d'incidence pourrait s'expliquer par des clusters, qui peuvent donner l'impression d'une explosion dans le département le moins peuplé de France. "Le taux d'incidence est pour 100.000 habitants, la population lozérienne étant un peu plus petite avec 76.000 habitants. Il y a eu deux clusters dans les établissements et ça monte très vite. Finalement, un taux de 100, ça nous fait entre 80 et 90 cas sur le département. On va dire que ces deux ou trois clusters ont fait augmenter le taux naturellement", explique Mathieu Pardell. 

Si le taux d'incidence est particulièrement élevé, les hospitalisations liées au Covid-19 sont au plus bas avec une seule personne en cours d'hospitalisation, bien loin des 581 dans toute la région Occitanie, et personne en réanimation (contre 105 au niveau de la région), selon le dernier bulletin de l'ARS. 

"Mais il y a de quoi s'inquiéter parce qu'on a des dynamiques en pourcentage d'augmentation", alerte toutefois Mathieu Pardell. "Par exemple, malgré  des clusters dans les établissements scolaires, on a une augmentation de plus de 500% pour le taux d'incidence pour les 45/65 ans, qui n'est pas lié à ces clusters-là", souligne-t-il. "Il va nous falloir encore quelques jours pour analyser les causes de cette flambée épidémique", insiste-t-il.

Le spécialiste met toutefois d'ores et déjà en avant "un relâchement des gestes barrières" et un taux de vaccination plus faible que la moyenne nationale, à 70 de primo-vaccinés et 68,9% de personnes présentant un schéma vaccinal complet, contre respectivement 75,5% et 73,3% en France. 

Il appelle ainsi la population lozérienne à "appliquer vigoureusement et rigoureusement les gestes barrières."