Si la situation sanitaire s'améliore, il ne faudrait pas pour autant oublier les gestes barrières, appelle l'immunologiste et président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy dans un entretien au Monde, publié jeudi 14 octobre. 

Le Conseil scientifique n'avait "pas prévu que la quatrième vague se ralentirait aussi vite" mais "cela ne signifie pas pour autant que la quatrième vague est complètement derrière nous", prévient le professeur. "Avec l'arrivée de l'automne, les comportements changent, on vit en milieu clos, une reprise de la circulation virale est donc possible", met-il en garde.

"Dans les semaines à venir, deux scénarios sont possibles", selon lui : "soit une petite vague du variant Delta, avec un impact contenu sur le système de soins, soit une augmentation sensible de la circulation virale, mais sans impact majeur sur le système de soins", explique Jean-François Delfraissy.

"Je suis donc assez optimiste, même si l'on ne peut totalement exclure la survenue d'un nouveau variant", estime-t-il avant d'ajouter : "A condition de conserver les gestes barrières, nous devrions pouvoir faire face à une reprise."

"Il faut insister sur l'importance de conserver au maximum les gestes barrières au moins jusqu'au printemps 2022", insiste-t-il. "Ces mesures individuelles peuvent atténuer une éventuelle reprise qui ne serait pas totalement contrôlée avec la vaccination", explique le professeur. 

"Dans une hypothèse très optimiste, avec une pandémie qui s'arrête doucement d'ici à l'été prochain, on pourrait se retrouver à l'hiver 2022 avec cette question : faut-il remettre le masque ? Cette mesure aurait aussi l'avantage de réduire les symptômes grippaux, les bronchiolites. Elle devrait être discutée avec la société civile", estime Jean-François Delfraissy.

A son instar, de nombreux professionnels de santé appellent à ne pas oublier les gestes barrières, efficaces contre le Covid-19 mais également contre les maladies saisonnières. "Il y a un laisser-aller, beaucoup de gens ont mis ça de côté", déplore ainsi auprès de l'AFP la Dr Fabienne Kochert, présidente de l'Association française de pédiatrie ambulatoire (Afpa). "Il faut garder en tête les mesures barrière de base, comme une hygiène rigoureuse des mains. C'est typique avec la gastro : c'est une maladie des mains sales", ajoute-t-elle.

"Ces gestes du quotidien, le fait de se laver les mains régulièrement, de porter un masque - particulièrement quand on est dans un endroit confiné -, d'aérer régulièrement son domicile ou encore de rester chez soi lorsqu'on est malade, sont très efficaces pour lutter contre la circulation de ces virus", relève également Sibylle Bernard-Stoecklin.