Du stress pour beaucoup, de la décontraction pour quelques-uns: les candidats au bac 2018 ont entamé lundi avec la philo ou le français le marathon de cet examen, souvent critiqué mais qui reste un rite de passage pour des générations et le sésame obligatoire vers les études supérieures.

Devant le lycée Paul-Eluard de Saint-Denis, un groupe d'élèves de terminale STL (voie technologique) fait un dernier point sur la stratégie à adopter pour l'épreuve de philosophie. "Il faut prendre le commentaire de texte", insiste Myriam. "Et ne pas faire de paraphrase", complète Vithu, un de ses camarades. Le but? "Se rassurer entre nous plutôt que stresser dans son coin".

"Je suis pas sereine", reconnaît Sasha. La jeune fille, elle aussi en STL, souligne que le bac est important, "pour moi et mes parents". D'autres affichent au contraire leur décontraction. Gansiny (terminale STMG) affirme se sentir "comme tous les jours". Tandis qu'un autre élève arrive en traînant les pieds...à 07h59, soit une minute avant le début de l'épreuve.

Ils sont 558.000 lycéens de Terminale et candidats libres à passer la philo lundi matin, épreuve au programme des bacs généraux (S, ES et L) et technologiques. Les candidats au bac professionnel passent l'épreuve de français, plus tard dans la matinée. La plus jeune candidate a 11 ans et 10 mois (un record dans l'histoire de cet examen vieux de deux siècles) et le plus âgé 76 ans.

A Strasbourg, Sébastien n'a "pas dormi de la nuit". "Je suis un couche-tard à la base et quand on se rend compte qu'à 03H00 du matin le bac démarre bientôt, impossible de fermer l'œil", confie ce lycéen de Terminale L, devant le lycée Louis-Pasteur. 

Florida, en Terminale ES, était la première arrivée devant l'établissement. Son père, venu l'encourager, la prend en photo pour immortaliser l'instant, tandis qu'elle jette des coups d'œil inquiets sur son portable pour regarder l'heure.

Stress aussi pour Bonnie, en Terminale L, qui relit ses fiches jusqu'à la dernière minute devant les portes du lycée parisien Maurice-Ravel (XXe arrondissement). "La philo, pour moi, c'est coefficient 7. Je vise le bac mais aussi la mention, ça ferait plaisir à mes parents", dit-elle.

Près d'elle, Ilyes, en Terminale ES, relit lui aussi des fiches avec des citations, "afin d'avoir une base". Reste à savoir si cela suffira... Le jeune homme avoue s'être plongé dans la philo seulement la veille. "Je regrette de ne pas m'y être mis plus tôt".

"De quoi se nourrir"

Dans une salle du lycée, qui est aussi centre d'examen, l'examinatrice livre ses dernières consignes: "Tous les portables restent éteints, vous mettez votre convocation et votre pièce d'identité sur la table. Pas de sortie avant une heure".

Parmi les candidats, Sandra, en Terminale L, a sorti sur son pupitre des stabilos de toutes les couleurs, des stylos, des mouchoirs et "de quoi se nourrir". "J'ai tout ce qu'il faut!", lance-t-elle.

Alors que la grève des cheminots faisait craindre des difficultés de transport pour les candidats se rendant dans leur centre d'examen en TER, le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer a prévenu qu'"un retard d'une heure maximum sera(it) toléré". 

"En cas de grosses perturbations, les surveillants pourront, le cas échéant, être amenés à indiquer le retard sur la copie, afin que le correcteur en tienne compte", a-t-il ajouté lundi au quotidien gratuit CNEWS.

Les élèves de Première des filières technologiques ou générales passeront l'épreuve écrite de français dans l'après-midi.

Particularité de cette édition 2018: les épreuves se déroulent pendant le Mondial de foot, avec un match de la France jeudi (face au Pérou).

Ils sont cette année 753.148 lycéens et candidats libres à passer le bac dans 4.635 centres d'examens. Un nombre record, en hausse de 5% par rapport à 2017, qui s'explique par le baby-boom de l'an 2000 et une hausse du taux d'accès à ce niveau de diplôme.

Pendant la durée des épreuves du bac, la plateforme Parcoursup est suspendue, "pour que les candidats puissent se concentrer pleinement sur leurs révisions et leurs épreuves", indique le ministère de l'Enseignement supérieur. Pas de propositions et pas d'actualisation de listes d'attente à partir de lundi et jusqu'au mardi 26 juin, date de reprise de la procédure.