Il va falloir être encore un peu patient. Alors que le pays connaît un regain de l'épidémie de Covid-19, Jean Castex a reconnu mardi matin 2 mars lors d'une réunion de groupe avec les députés LREM que "les semaines qui arrivent vont être difficiles", rapporte BFMTV. En réponse à la question d'un député sur la territorialisation et la possibilité d'allègements locaux des restrictions, le chef du gouvernement a répondu : "Nous n'avons pas d'objection de principe, mais pas maintenant, car la tendance globale est encore à l'aggravation.

Il n'est pas venu le temps d'envoyer des signaux d'allègements", précise Le Parisien.

Se disant conscient de la "lassitude" des Français quant aux restrictions qui s'enchaînent depuis bientôt un an, Jean Castex a toutefois entrouvert la porte à une sortie de crise. "J'ai bon espoir qu'entre la météo et la vaccination on arrivera à sortir de cet entre deux d'ici quelques semaines", a-t-il ajouté. "L'horizon va s'éclaircir. 

 

Emmanuel Macron avait estimé la veille qu'il fallait encore tenir "quatre à six semaines". Selon l'Élysée, le chef de l'Etat faisait référence à la progression de la vaccination des plus âgés, qui doit permettre d'éclaircir l'horizon en allégeant la pression hospitalière. Sur le plateau du 20h de France 2, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a été plus explicite : "le président rappelle, et il a totalement raison, que hélas sur les 4 à 6 prochaines semaines, il ne faut pas compter qu'on réduise la voilure des mesures, le couvre-feu et les mesures actuelles seront à minimum sur les 4 à 6 prochaines semaines".

Des chiffres qui repartent à la hausse

 

Les indicateurs de l'épidémie de covid-19 repartent en effet à la hausse ces derniers jours. Avec 3.544 personnes soignées lundi dans ses services de réanimation, réservés aux cas les plus graves, dont 347 accueillis pendant les 24 dernières heures, le niveau d'occupation est similaire à celui de début décembre, à la sortie de la deuxième vague épidémique du coronavirus, selon les données de Santé Publique France. Ce niveau reste cependant éloigné du pic de la 2e vague de l'automne (4.900) et, surtout, de la 1e vague au printemps (7.000).

Après plusieurs jours de diminution, le nombre de morts enregistrés lundi (379) est lui aussi supérieur à celui comptabilisé sept jours plus tôt (334), mais en deçà des niveaux de début février, où plus de 400, voire 450 morts étaient enregistrés certains jours. Près de 86.829 personnes malades du Covid-19 sont décédées depuis le début de l'épidémie, il y a environ un an.

Alors qu'ils avaient diminué au début du mois de février, les cas de contamination détectés sont également repartis à la hausse, atteignant près de 140.000 la semaine du 15 février, contre un peu moins de 130.000 la semaine précédente, selon les données de Santé publique France.

Un reconfinement général à éviter

Malgré le contexte, le gouvernement veut éviter un reconfinement généralisé, en comptant notamment sur des mesures territorialisées en plus du couvre-feu national à 18h. Vingt départements, dont tous ceux de l'Île-de-France, pourraient connaître un nouveau tour de vis cette semaine, comme un confinement le week-end, déjà mis en place à Dunkerque et dans les Alpes-Maritimes. Un Conseil de défense se tiendra ce 3 mars pour trancher sur leur sort.

A moins d'une flambée, il existe d'autres solutions que le confinement le week-end dans ces 20 départements, a souligné à l'AFP une source proche de l'exécutif, car le Premier ministre avait appelé à regarder quatre indicateurs, à savoir le taux d'incidence, la part des variants, la trajectoire d'accélération et le remplissage des lits en réanimation. L'idée est de regarder la trajectoire sur un mois, par département, de garder des mesures localisées et de tout faire pour éviter un reconfinement national, ajoute cette source. 

Il existe également plusieurs possibilités autres que le confinement le week-end, comme abaisser la jauge des commerces -- par exemple fermer les plus de 5.000 m2 ou de 10.000 m2, contre les plus de 20.000 m2 actuellement, ou encore interdire des endroits très fréquentés comme les quais ou les "rues de la soif".

Emmanuel Macron réunit par ailleurs mercredi ou jeudi à l'Elysée Jean Castex et les ministres concernés pour étudier les différents scénarii de réouverture des lieux publics, dont le "pass sanitaire" évoqué la semaine dernière par le chef de l'Etat.