L'ancien président du Pérou Alejandro Toledo (2001-2006), que Lima accuse de corruption et cherche à faire extrader des Etats-Unis, où il réside, a été brièvement emprisonné dimanche soir après s'être enivré dans un restaurant près de Palo Alto, en Californie, a-t-on appris lundi auprès de la police locale.

M. Toledo, 73 ans, a passé la nuit en cellule, mais a été libéré dès lundi matin, a expliqué à l'AFP Rosemerry Blankswade, porte-parole du shérif du comté de San Mateo.

En mai 2018, le Pérou a transmis aux Etats-Unis une demande d'extradition concernant Alejandro Toledo Manrique, soupçonné d'avoir reçu 20 millions de dollars de pots-de-vin de la part du groupe brésilien de BTP Odebrecht, au coeur d'un vaste scandale dans la classe politique péruvienne.

Les quatre derniers présidents péruviens sont éclaboussés dans cette affaire, mais M. Toledo est le seul à être formellement accusé jusqu'à présent. Il dément ces accusations. 

Selon Rosemerry Blankswade, l'ex-président ne sera toutefois pas extradé à la suite de son arrestation. 

"Lorsqu'il était en détention, nous avons reçu un message d'Interpol au sujet d'accusations possibles existant au Pérou contre M. Toledo Manrique. Après en avoir discuté avec des responsables péruviens et Interpol, nous avons déterminé que l'existence d'accusations au Pérou n'autorise pas l'arrestation du sujet aux Etats-Unis", a expliqué la porte-parole du shérif.

Le ministère péruvien des Affaires étrangères a confirmé dans un communiqué que l'arrestation d'Alejandro Toledo n'avait "rien à voir avec le processus d'extradition en cours".