Initialement pris pour des plaisanciers en détresse par des gendarmes sur une plage des Landes, des trafiquants étrangers interpellés le 20 juin avec 1,7 tonne de cocaïne ont été mis en examen et écroués, a indiqué mardi le parquet de Bordeaux.

L'alerte avait été donnée le 20 juin au lever du soleil, par un pêcheur à pied: "des individus semblaient échoués sur la plage de Mimizan" (Landes) avec leur Zodiac, a rappelé la procureure de la République de Bordeaux, Marie-Madeleine Alliot, lors d'une conférence de presse.

Après leur être venus en aide, les gendarmes avaient simplement relevé l'identité des sept hommes, ainsi que leur adresse.

L'affaire en serait restée là si, vers midi, des agents de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) n'avaient pas été intrigués par le comportement étrange de plusieurs hommes sur cette même plage de Mimizan: ils déchargeaient de grands paquets blancs du bateau pour les placer sous une bâche. 

Les quatre agents, accompagnés des gendarmes de Mimizan prévenus par leurs soins, étaient alors intervenus, découvrant quelque 35 ballots contenant 1,5 tonne de cocaïne au total. Les Zodiac, ainsi que trois véhicules tout terrain où se trouvaient notamment 10.000 euros en liquide et un téléphone satellite, ont été saisis.

Ayant fait le lien avec le présumé naufrage de la matinée, policiers et gendarmes s'étaient ensuite rapidement dirigés vers une maison d'Escource (Landes), à une vingtaine de kilomètres de là, à l'adresse communiquée par les "plaisanciers". Ils y avaient trouvé quatre hommes en train de prendre l'apéritif, avec en leur possession 200 kg de cocaïne, de l'argent liquide et des produits de conditionnement de stupéfiant.

Agés de 25 à 30 ans, les onze hommes - des Grecs, un Moldave et un Irakien résidant en Grèce, ainsi qu'un Espagnol - encourent jusqu'à 30 ans de réclusion criminelle pour détention et importation de cocaïne (d'une valeur à la revente estimée entre 150 et 170 millions d'euros) en bande organisée, et association de malfaiteurs.