"Nous avons avec Charles Michel signé l'accord pour la sortie du Royaume-Uni, ouvrant la voie à sa ratification par le Parlement européen", a annoncé vendredi matin la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen dans un message sur son compte Twitter.

Le négociateur de l'UE, le Français Michel Barnier, a assisté à cette signature organisée à huis clos tôt au siège du Conseil européen à Bruxelles au retour de Jérusalem des deux dirigeants car Charles Michel repartait quelques heures plus tard pour Tirana.

L'accord va être envoyé à Londres pour être paraphé vendredi par le Premier ministre Boris Johnson. Il reviendra ensuite à Bruxelles et une copie sera adressée à Londres. L'original sera conservé dans les archives de l'UE avec les autres traités internationaux.

L'accord sera soumis au Parlement européen le jeudi 29 janvier pour ratification. Les diplomates des États membres de l'UE l'approuveront le lendemain par écrit et il s'agira de la dernière étape de la procédure qui va officialiser le départ du Royaume-Uni de l'Union européenne le 31 janvier après plus de trois ans de négociations difficiles et de débats acrimonieux côté britannique.

"Les choses vont inévitablement changer, mais notre amitié restera. Nous entamons un nouveau chapitre en tant que partenaires et alliés", a assuré le président du Conseil dans un tweet sur son compte officiel. "Je tiens à écrire cette nouvelle page ensemble", a-t-il ajouté en français.

Le Royaume-Uni et l'Union européenne doivent entamer fin février les négociations sur leur nouvelle relation, dont un accord de libre-échange. Michel Barnier, qui a piloté l'accord de Brexit, sera chargé de mener les discussions pour le continent. Un mandat devrait lui être donné fin février, a-t-on dit de source diplomatique.

Elizabeth II a donné jeudi son consentement royal au texte réglant les modalités de la rupture après 47 ans d'un mariage houleux avec l'Union européenne. Le texte avait été définitivement voté mercredi soir par le Parlement britannique.

Le Parlement européen sera la dernière instance à se prononcer. Les élus membres de la commission des Affaires constitutionnelles ont recommandé jeudi soir à une très large majorité de 23 voix contre trois de l'approuver au cours du vote en plénière de jeudi prochain.

- Les portes de l'UE restent ouvertes - 

"Le choix est entre un Brexit ordonné et un Brexit dur", a déclaré Guy Verhofstadt, le rapporteur du dossier devant la commission parlementaire.

L'ancien Premier ministre belge a rendu hommage aux élus britanniques. "Leurs connaissances, leur énergie et leur esprit nous manqueront. Nos portes leur seront toujours ouvertes", a-t-il assuré.

A la suite de leur départ, le groupe Liberal Renew Europe perd 17 membres, les Verts 11, les Socialistes 10. Il n'y a que les conservateurs du Parti populaire européen à ne pas être pas affectés par le Brexit car les élus des Tories avaient fait scission en 2009 pour former un groupe avec des élus polonais et tchèques eurosceptiques.

Les seuls à se réjouir ouvertement du Brexit sont les 27 membres du parti du Brexit de Nigel Farage. Mais ils n'avaient trouvé aucun groupe pour les accueillir après les Européennes et leur départ a pour seul effet de réduire le nombre des non-inscrits.

Le travailliste britanniques Richard Corbett, un des trois élus européens ayant voté contre la recommandation en faveur du vote de l'accord par le Parlement européen, a dénoncé un "Brexit qui n'est plus depuis longtemps la volonté du peuple britannique". Il a assuré qu'il voterait à nouveau contre pendant le vote le 29 janvier.

Le départ officiel s'accompagne d'une période de transition jusqu'à la fin de l'année 2020. Le Royaume-Uni continuera d'appliquer les règles de l'UE au cours de cette période, sans toutefois prendre part aux décisions communautaires. 

Il s'agit de favoriser une sortie en douceur. Ce laps de temps doit permettre aux deux parties de négocier leur future relation. Mais il est jugé particulièrement court pour de telles négociations.