Les chaînes américaine CNN et britannique BBC ont diffusé jeudi des images de vidéosurveillance les décrivant comme le meurtre de deux civils ukrainiens, sans armes, abattus par des soldats russes dans la banlieue de Kiev, le 16 mars.

Les militaires les fouillent avant de partir le long d'un commerce, puis ils reviennent sur leurs pas et leur tirent dans le dos.

Selon CNN, le Parquet ukrainien enquête sur ces faits sur la base d'accusations de crimes de guerre. L'AFP n'a pas été en mesure de vérifier les images de façon indépendante.

Cette vidéo s'ajoute aux nombreux témoignages sur les exactions dont sont accusées les troupes russes en Ukraine.

"Les militaires (russes) ont bombardé une maison d'habitation avec un char. Deux hommes et une femme ont été tués", a ainsi indiqué le parquet de la région de Kharkiv, dans l'est du pays, précisant que leurs corps, enterrés par les voisins dans la cour de leur maison, ont été exhumés mercredi.

A l'arrivée du char, les habitants "se sont mis à rentrer dans la maison pour se cacher. Il a tiré dans la porte juste après. Quatre personnes sont mortes, deux ont été blessées", a raconté en pleurs à l'AFP Olga Karpenko, 52 ans, dont la fille est l'une des victimes, tuée par un éclat d'obus.

Les actes de l'armée russe feront l'objet d'investigations, notamment de la commission spéciale du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, qui en a reçu le feu vert jeudi, de la Cour pénale internationale et des autorités ukrainiennes.

A New York, des représentants de l'ONU ont réclamé l'arrêt des bombardements d'écoles en Ukraine, tout en dénonçant leur utilisation à des fins militaires.

"Camps de filtration"

Comme en écho, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a encore dénoncé jeudi soir l'attaque d'écoles par les Russes dans la région de Cherniguiv.

Outre ces allégations, les Etats-Unis ont accusé jeudi l'armée russe d'avoir transféré, "de force", "plusieurs milliers" d'Ukrainiens dans des "camps de filtration", les soumettant à un traitement "brutal".

Moscou aurait aussi déplacé "au moins plusieurs dizaines de milliers d'autres (Ukrainiens) en Russie ou dans des territoires contrôlés par la Russie", a ajouté l'ambassadeur américain auprès de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), Michael Carpenter.

Kiev a avancé le nombre de 1,2 million de personnes déportées par Moscou en Russie.

L'Ukraine a aussi vu plus de six millions des siens fuir le pays, dont plus de la moitié -3,27 millions- vers la Pologne, a souligné le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) à Genève, relevant toutefois que le flot de ces départs s'est considérablement tari au fil des semaines. 

La tendance s'est même inversée.