Le parti d'extrême-droite du député Geert Wilders a l'occasion d'assurer son ancrage local mercredi lors des élections municipales alors que les Néerlandais sont aussi appelés à s'exprimer sur une loi qui vise à élargir les pouvoirs des services de renseignement.

Quelque 12 millions d'électeurs appelés à élire les conseillers municipaux des 380 communes.

Si les élections municipales revêtent un enjeu important notamment pour l'extrême-droite, courant principal de l'opposition au gouvernement libéral de Mark Rutte, le débat politique est dominé ces dernières semaines par le référendum consultatif qui se déroule le même jour.

La loi, qui doit entrer en vigueur le 1er mai, confère aux services de renseignements généraux et de sécurité néerlandais des pouvoirs étendus sur la toile, notamment en leur ouvrant l'accès aux données des internautes dans le cadre d'enquêtes sur des activités jihadistes. 

Jugé nécessaire par les uns et liberticide par les autres, le texte divise et fait couler beaucoup d'encre. 

Selon les derniers sondages, 53% des électeurs devraient soutenir le projet de loi, a indiqué l'agence de presse néerlandaise ANP.

Le référendum a été mis sur pied suite à la révolte de cinq étudiants d'Amsterdam, opposés au texte et soutenus par des personnalités du paysage médiatique.

Des organisations de défense des droits sont également vent debout depuis la présentation du texte. Elles craignent que des données privées n'ayant aucun rapport avec les enquêtes en cours soient récupérées par les services de renseignement en marge de leurs investigations.

Les partisans de la loi louent au contraire une plus grande capacité des services de sécurité à surveiller les groupes dangereux tels que les organisations djihadistes.

Test local pour l'extrême-droite

Quelque peu relayées au second plan par le référendum, les élections municipales sont considérées comme un test pour l'extrême droite.

Homme fort de l'opposition aux Pays-Bas, le député anti-islam Geert Wilders veut désormais étendre sa toile et assurer son ancrage au niveau local.

Actuellement représenté dans les municipalités de La Haye et Almere (nord), son Parti pour la liberté (PVV) aligne des candidats dans trente communes du pays, du nord au sud, gonflé à bloc par les vingt sièges décrochés aux législatives l'année dernière remportées par les libéraux du Premier ministre.

"Les partis de droite ont gagné aux élections nationales de 2017 principalement en raison de la faible attractivité de la gauche, ce qui n'a pas changé", analyse Ruud Koole, professeur de sciences politiques à l'université de Leiden (ouest).

Mais l'électorat de droite et d'extrême-droite s'effrite. Le PVV est confronté à la concurrence directe du Forum pour la démocratie, petit parti émergent dirigé par le charismatique Thierry Baudet qui pourrait bien attirer les électeurs plus jeunes, plus conservateurs et plus éduqués.

M. Baudet, juriste de formation et adepte d'un style de débat peu orthodoxe au parlement, a remporté deux sièges lors des dernières élections législatives.

Son parti ne présente cependant que des candidats aux municipalités d'Amsterdam et Rotterdam.

Pendant ce temps, deux jeunes âgés de 14 ans figurent également sur les listes électorales, l'un à Tilburg (sud), et l'autre dans la ville voisine de Someren. S'ils sont élus, ils devront cependant attendre leur 18 ans pour pouvoir occuper leur siège de conseiller municipal.

La plupart des bureaux de vote ouvrent à 7h30 (06H30 GMT) et fermeront à 21h00 (20H00 GMT).