Dans "Impressions et lignes claires" (JC Lattès), écrit avec son conseiller politique Gilles Boyer, Edouard Philippe revient sur ses trois ans à Matignon, de mai 2017 à juillet 2020. "C'est un essai en forme de récit.

Nous n'avons pas voulu faire un journal. Ce n'est pas du tout un manuel sur l'art de gouverner. Je veux montrer ce que c'est de prendre une décision par exemple sur Notre-Dame-des-Landes", a expliqué mercredi 7 avril l'ancien Premier ministre sur France Inter. "Ce que nous avons voulu expliquer, c'est que derrière le président de la République et le Premier ministre, il y a d'autres personnes, qu'on connaît moins bien, qui sont essentielles également", a insisté son acolyte et député européen Gilles Boyer. 

Dans les jours qui ont suivi son arrivée à Matignon, le 15 mai 2017, le maire du Havre raconte avoir perdu 6 kilos. "Je ne dis pas ça pour qu'on me plaigne. Je dis ça pour montrer l'angoisse qui peut vous saisir avant de passer à l'exercice de ces responsabilités", a-t-il souligné, estimant que c'était une angoisse "partagée par tout le monde". "Je suis certain que tout le monde est saisi par ce vertige des responsabilités qu'il va falloir exercer. Et si certains n'en sont pas saisis, alors ils me paraissent eux inquiétants", a-t-il insisté.

"J'ai appris une chose à Matignon, que je n'imaginais pas avant : c'est combien présider est redoutablement difficile, et bien plus difficile que gouverner", a par ailleurs ajouté l'ancien Premier ministre. Au point de ne pas se présenter en 2022 ?

Interrogé par un auditeur qui lui demandait de prendre ses responsabilités pour la prochaine élection présidentielle, Edouard Philippe a de nouveau éludé la question.  "J'ai le sentiment en 2017 d'avoir pris mes responsabilités parce que pendant trois ans j'ai essayé d'être loyal. Je suis d'une loyauté totale à ceux que j'ai choisis, je suis d'une liberté totale", a assuré l'ancien Premier ministre, comme il l'a déjà répété à plusieurs reprises, et assurant n'avoir "pas eu de différence de fond" avec Emmanuel Macron au moment de son départ.

"Si je peux, à ma place, avec mes convictions (...) peser dans le débat public les questions que nous devons trancher en temps que nation (...), dans ce cas j'aurai le sentiment de prendre mes responsabilités", a-t-il ajouté. "On a plein de gens qui réfléchissent à la présidentielle. On manque de plein de trucs en France mais pas de candidats", a-t-il par ailleurs ironisé.