Lors des élections municipales, dont le premier tour avait eu lieu en mars, en pleine épidémie, avant un report du second tour fin juin, "on avait dit que puisque on peut aller acheter sa baguette de pain on peut donc aller voter. Certes. Sauf qu'une élection ce n'est pas que le jour du scrutin: c'est une campagne électorale, du porte à porte, des réunions publiques, des débats", a fait valoir M. Ferrand sur BFMTV et RMC.

Or "tout cela est impossible aujourd'hui et le sera très vraisemblablement dans les mois qui viennent. Donc si on veut bien admettre que les élections ce n'est pas simplement le jour du vote mais un moment de vie démocratique, alors il me semble que la sagesse devrait conduire au report de ces élections".

M. Ferrand a en outre souligné qu'au moment où est mis en œuvre le plan de relance, "les exécutifs en charge de l'investissement public local gagneraient à rester stables" pour pouvoir le déployer.

Le président Emmanuel Macron "est en quête de consensus pour éventuellement décider" d'un report et il "sait très bien que le consensus sera silencieux" mais qu'"il y aura des querelles dès que la décision sera prise", a-t-il relevé.

"Mais chacun doit être conscient au fond de lui" qu'en raison de l'épidémie "on ne pourra pas faire cette élection comme notre démocratie l'exige".

Interrogé à la sortie du Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a déclaré que "le gouvernement souhaite que ces élections puissent se tenir". 

"Des annonces seront faites" mercredi après-midi à l'occasion de la réunion de Jean Castex avec des représentants des partis politiques pour que les travaux de la commission chargée d'étudier un éventuel report des élections départementales et régionales "puissent démarrer rapidement", a-t-il ajouté.

Cette commission annoncée par le gouvernement la semaine passée "sera présidée par une autorité incontestable, qui fait consensus", a-t-il assuré.

L'ancien proche conseiller politique d'Emmanuel Macron Stéphane Séjourné s'est dit, lui, "en désaccord" avec la position du président de l'Assemblée nationale. "La sagesse devrait nous conduire à ne pas mettre la démocratie sur pause", a-t-il indiqué à l'AFP.

"On ne peut pas jouer avec les dates des élections sans critère scientifique consensuel, sans consensus politique", développe M. Séjourné, assurant cependant "comprendre" que la campagne puisse s'arrêter s'il "y avait un empêchement sanitaire."

Gabriel Attal annoncé mi-octobre que la décision finale doit être prise avant le début de la campagne officielle, soit "à la fin de l'année, début d'année 2021".

Pour Stéphane Séjourné, cette méthode "est la bonne". "On ne peut pas prendre position à cinq mois de l'échéance alors qu'on ne connaît pas encore les conditions dans lesquelles se dérouleront les élections", a précisé le député européen.