"Ils veulent préparer l'opinion à l'idée de sortir le 49-3. Nous avons un président autoritaire, les méthodes de l'autoritarisme se propagent", a déclaré M. Mélenchon dans un point de presse à Toulouse, où il devait participer à une manifestation et à un meeting contre la réforme des retraites. 

"Pour nous, c'est une bataille identitaire. Le 49-3, nous le combattrons par une motion de censure", a averti le parlementaire.

L'article 49 alinéa 3 permet au Premier ministre d'engager la responsabilité du gouvernement devant l'Assemblée nationale sur un texte de loi. Le projet de loi est alors considéré comme adopté sans vote, sauf motion de censure votée par l'Assemblée.

Le nouveau ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, n'a pas complètement exclu mardi un recours au 49-3, jusque-là écarté par le gouvernement, alors que le groupe LFI assume une tactique d'obstruction parlementaire avec plus de 20.000 amendements déposés pour les débats qui ont commencé lundi.

Avec l'arrivée du projet au Parlement, "notre tour est venu. Nous sommes organisés pour tenir six semaines, en tenant compte de la pause des municipales", a averti M. Mélenchon. 

"C'est à nous de tenir la tranchée aussi longtemps qu'il faudra, en sachant que ce sera sous les coups", a-t-il insisté, louant la vigueur du "mouvement social extrêmement puissant" contre la réforme des retraites.

Il a souhaité que le mécontentement social se traduise aussi dans les urnes, pour "aller punir la République en marche et les empêcher d'avoir un bon score". "S'ils ont un bon score, ils ne vont plus se sentir", a-t-il lancé.