C'est une première : Nicolas Sarkozy est devenu lundi 1er mars le premier ancien président de la Ve République condamné à de la prison ferme, à un an pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire dite des "écoutes". Une décision dont il va faire appel et qui a suscité beaucoup de réactions politiques, la droite dénonçant notamment une sanction "extrêment dure" Seul membre du gouvernement a avoir réagi, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a lui apporté son "soutien amical" à son ancien mentor.

L'ancien membre des Républicains, exclu pour avoir rallié le gouvernement, a évoqué "l'affection, le respect" qu'il a pour celui qui a été "un grand président de la République" et "qui en ces temps difficile à évidemment (s)on soutien amical". "Je n'oublie pas tout ce qu'il a apporté à notre pays", a-t-il déclaré depuis Marseille où il était en déplacement.

Une prise de position qui irrite la gauche. "Sans commentaire", a ainsi tweeté le Premier secrétaire du PS Olivier Faure. 

Le conseiller régional socialiste d'Île-de-France François Khalfon a de son côté qualifié de "choquante" cette déclaration. "Cela apparaît évidemment comme un désaveu du travail de la justice et de la lutte contre la corruption dont il a la charge", a-t-il dénoncé.

La sénatrice socialiste de Paris Marie-Pierre de la Gontrie a elle estimé "un ministre de l'Intérieur ne devrait pas dire ça", en référence au livre "Un président ne devrait pas dire ça" sur François Hollande.

"Le 'nouveau monde' vous salue bien", a également déploré l'ex-député LREM Aurélien Taché. 

La secrétaire nationale adjointe d'EELV, Sandra Regol, a elle aussi critiqué les propos de l'ancien maire de Tourcoing. "En France, si vous êtes condamné mais que vous avez du pouvoir, vous êtes donc soutenu par un ministre du gouvernement. Deux poids, deux mesures. Encore et encore", a-t-elle tweeté.

En décembre dernier, lors du procès de Nicolas Sarkozy, Gérard Darmanin avait déja apporté son "soutien personnel" à l'ancien chef de l'Etat, assurant "croire" cet "homme honnête". "Je sais que c'est un homme qui est honnête, c'est un homme" dont "toute la vie est vouée à la vie politique, et donc aux Français", avait-il déclaré sur franceinfo.