Les trompettes feront-elles tomber les murs ? A la parade militaire organisée en Corée du Nord ont répondu la joie et la bonne humeur au Sud, à la veille de l'ouverture des jeux Olympiques de Pyeongchang, où les compétitions officielles ont commencé jeudi matin.

De la musique et des chars, des militaires et des pom-pom girls: la Corée du Nord profite pleinement de l'exposition médiatique que lui fournissent les JO organisés chez son voisin du Sud pour dévoiler ses multiples facettes.

Il était 11h00 locales, lorsque la délégation nord-coréenne a officiellement pris ses quartiers dans le village olympique de Gangneung, la ville côtière qui accueille les épreuves de glace des JO de Pyeongchang.

D'abord crispés, les 22 représentants du pays reclus à l'arme nucléaire se sont finalement dégelés grâce à leurs propres pom-pom girls. Trois petites chansons et les sportifs nord-coréens invitaient même les volontaires du site, des jeunes Sud-Coréennes, à danser avec eux.

"Pendant un moment, c'est comme si le mur qui nous sépare s'était envolé", a témoigné une volontaire auprès de l'AFP. Pas tout à fait quand même.

- Les Russes dans l'attente -

Car pendant ce temps, plus de 200 km plus au Nord, un défilé militaire s'est tenu "place Kim Il Sung à Pyongyang", selon une source gouvernementale sud-coréenne.

"Nous sommes une puissance militaire mondiale", a asséné dans la foulée Kim Jong Un, le leader du pays.

Ce qui n'empêchera pas la sœur de Kim Jong Un, Kim Yo Jong, de rencontrer samedi le président sud-coréen Moon Jae-in, en compagnie du président du Parlement de Corée du Nord Kim Yong Nam...

Quels Jeux seront donc joués à Pyeongchang, pendant cette quinzaine olympique ?

Ce n'est pas aux Russes, dont le pays est banni pour dopage institutionnalisé, qu'il faut poser la question.

Ils sont encore 47 sportifs à attendre une réponse du Tribunal arbitral du sport (TAS) quant à leur participation. Quarante-sept Russes au passé et au profil troubles qui espèrent encore rejoindre les rangs de la délégation des Athlètes olympiques de Russie (OAR), l'artifice trouvé par le Comité international olympique (CIO) pour permettre aux Russes jugés +propres+ d'être invités à la fête.

Ils sont pour le moment 168 inscrits sous cette dénomination.

La réponse devrait tomber vendredi matin à 11h00 locales (03h00 françaises), a annoncé le TAS qui, jeudi, a reçu, étudié puis rejeté 13 autres demandes émanant de sportifs russes.

Parmi ces 47, la superstar du short-track, Viktor Ahn, ou encore le biathlète Anton Shipulin.

Il est plus que temps d'avoir une réponse, puisque la cérémonie d'ouverture aura lieu quelques heures plus tard (20h00 locales, 12h00 française).

- Coup d'envoi du curling -

En attendant, et comme l'exigent depuis plusieurs éditions les plannings chargés des épreuves, les compétitions de Pyeongchang-2018 ont officiellement débuté jeudi matin.

Quatre matches de curling, lancés à 09h05, pour célébrer un nouveau format double mixte, et qui ont donné le coup d'envoi d'une quinzaine sportive où 102 titres seront décernés dans 7 sports et 15 disciplines.

Sur la glace du centre de curling de Gangneung, les Athlètes olympiques de Russie, encore eux, ont pu faire admirer leur tenue (blanche avec écriture noire), eux dont la bannière sera le drapeau olympique.

Et l'alpin a connu ses premiers frissons avec l'entraînement de la descente masculine.

Il en faudra plus, néanmoins, pour que le sport brut reprenne ses droits au regard de l'intense activité diplomatico-sportive en coulisses.

Ça tombe bien, le premier week-end s'annonce chargé, avec 12 titres décernés samedi et dimanche, et un climax attendu dimanche avec la descente messieurs, donc, à 11h00 locales (03h00 en France).

Sans oublier bien sûr l'entrée en lice du porte-drapeau de l'équipe de France, Martin Fourcade, pour le sprint du biathlon dimanche (20h15, 12h15 française).