Jeff Bezos défend la culture d'entreprise et les paris risqués d'Amazon

Le patron-fondateur d'Amazon, Jeff Bezos, défend la culture de l'entreprise et sa stratégie de paris parfois coûteux, dans une lettre adressée mardi aux actionnaires du géant de la distribution en ligne, et rendue public sur le site internet du gendarme boursier américain (SEC).

"Un mot sur les cultures d'entreprise: elles sont tenaces, stables, difficiles à changer. Elles peuvent être une source d'avantage ou de désavantage", écrit-il. 

"Nous n'avons jamais prétendu que notre approche était la bonne -- seulement que c'est la nôtre -- et sur les deux dernières décennies, nous avons rassemblé un groupe de personnes ayant la même mentalité. Des gens qui trouvent notre approche énergisante et sensée", ajoute-t-il.

Amazon a beaucoup été critiqué au fil des années pour les conditions de travail qu'il impose à ses salariés, notamment dans ses centres de traitement des commandes. 

Un article du New York Times l'été dernier avait également décrit des conditions de travail "blessantes" pour les salariés dans les bureaux, dressés les uns contre les autres pour améliorer la productivité, l'un d'entre eux assurant même aux journalistes avoir "vu pleurer" presque tous ses collègues. Le groupe avait accusé le journal d'avoir ignoré ou omis certains éléments à décharge dans son enquête.

"Nous voulons être une grande entreprise qui soit aussi une machine à inventions", indique encore mardi Jeff Bezos, se disant persuadé que "notre culture nous met en position pour atteindre cet objectif".

Il relève aussi que contrairement à d'autres grands groupes, qui se disent favorables à l'invention "mais ne veulent pas souffrir des séries d'expériences ratées nécessaires pour y arriver", Amazon accepte de prendre des risques, avec des paris ambitieux qui ne réussissent pas toujours mais peuvent s'avérer payants.

"Nous sommes le meilleur endroit au monde pour échouer (nous avons beaucoup de pratique!)", commente-t-il.

Il n'évoque pas d'échec en particulier, mais cite en revanche la division de services en ligne aux entreprises AWS, le système d'abonnement Prime et la plateforme avec laquelle il permet à d'autres commerçants de vendre leurs articles sur ses sites comme "des exemples de paris ambitieux d'Amazon qui ont fonctionné".

Amazon était revenu dans le vert l'an dernier, avec un bénéfice net de 596 millions de dollars, et avait vu son chiffre d'affaires dépasser pour la première fois la barre des 100 milliards de dollars. Une grosse partie de cette croissance était due à AWS.