Trente ans après avoir posé la charge explosive qui a fait couler le Rainbow Warrior en Nouvelle-Zélande, Jean-Luc Kister, l’ex-agent des services secrets français fait son mea-culpa devant les caméras.

L’opération contre ce navire de Greenpeace avait fait un mort. L’ONG militait alors contre les essais nucléaires français dans le Pacifique. “Je voudrais profiter de cette occasion pour exprimer à la fois mes profonds regrets et mes excuses.” L’ex-agent accuse les autorités politiques de l‘époque de “haute trahison” pour avoir révélé son nom, à commencer par l’ancien président François Mitterrand. “Vous devez savoir qu’en France, le président est le chef des armées. Cela aurait pu être un Watergate français.” L’opération avait coûté la vie au photographe portugais Fernando Pereira. Pour l’ancien capitaine du navire, “ses excuses n’enlève rien au fait que lui et tous ceux qui faisaient partie de cette équipe, sont, des meurtriers.”

“Je suis heureuse qu’un responsable de ce fiasco meurtrier s’excuse réagit Bunny McDiarmid, la responsable de Greenpeace Nouvelle-Zélande. Mais c’est 30 ans après les faits. Personne n’a été tenu responsable de l’assassinat de Fernando. Ils ont posé une énorme charge sur la coque du navire au milieu de la nuit au moment où beaucoup de gens dormaient et ils savaient qu’il y avait du monde à bord. Il y a donc encore beaucoup de désinformation et de mensonges délibérés dans tout cela”. L’affaire est un scandale politique et médiatique, elle entraîne une crise dans les relations entre la France et la Nouvelle-Zélande. Depuis, Paris a présenté des excuses officielles, versé des indemnités et les essais atomiques dans le Pacifique ont cessé en 1996.