"Le plafonnement à 1,99 euro/litre sera étendu au-delà de la fin 2023, tant que les prix resteront élevés", indique mardi TotalÉnergies, qui gère le tiers des stations-service en France. Selon le groupe, le plafonnement est en vigueur dans 2.600 de ses stations, sur le SP-95, le SP-98 et le diesel. En pleine remontée des cours du pétrole, soutenue par des coupes volontaires de production en Arabie saoudite et en Russie, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire avait demandé la semaine dernière au principal distributeur français de prolonger au-delà du 31 décembre 2023 son plafonnement de tous les carburants à 1,99 euros du litre. 

Prix coûtant un week-end par mois chez Intermarché 

Au même moment, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a indiqué sur RMC être en contact avec "Système U, Carrefour et les autres acteurs de la grande distribution". Elle "croi(t) savoir qu'effectivement il y aura d'autres annonces". "Je remercie et Total et Intermarché de prendre leurs responsabilités, et j'attends des autres fournisseurs et distributeurs de carburants" qu'ils en fassent autant, a-t-elle ajouté. Intermarché a annoncé vendre ses carburants à prix coûtant le dernier week-end du mois. 

Les prix des carburants en France sont remontés cet été. La semaine dernière en moyenne, le SP95-E10 se vendait à 1,9359 euro le litre (+0,9 centime par rapport à la semaine précédente), le gazole à 1,88 euro (+2,3 centimes) et le SP-98 à 2 euros (stable). Les tarifs n'avaient pas été aussi élevés depuis avril pour l'essence et février pour le gazole.

Prolonger les opérations à prix coûtant 

Ce mardi matin, le gouvernement réunit les distributeurs de carburants pour leur demander un "effort de solidarité". "Certains distributeurs ont fait des opérations à prix coûtant (...) et je leur demanderai de prolonger ce type d'opération car je pense que les Français n'ont pas l'espace pour payer plus cher le carburant et que ce n'est pas le genre de sujet sur lequel ces acteurs doivent faire une marge importante", a indiqué Agnès Pannier-Runacher samedi sur France Inter. 

Bruno Le Maire s'oppose en revanche à l'idée d'une ristourne fiscale, jugée "pas responsable" budgétairement. "Qu'est-ce qui fait monter la facture des Français ? Ce sont les énergies fossiles. Ce qui dérègle le climat ? Ce sont les énergies fossiles. Donc il y a un besoin urgent de sortir des énergies fossiles", a de son côté estimé Agnès Pannier-Runacher samedi. 

Baisser le prix d'achat des voitures électriques 

À l'inverse, 10.000 km en voiture électrique représentent "1.000 euros d'économies en carburant", selon la ministre, qui admet que l'achat de ces véhicules reste "trop cher". "Avec le bonus écologique, le bonus à la casse, nous travaillons pour baisser le prix d'accès de la voiture électrique et je souhaite encore renforcer le bonus écologique pour que les ménages qui ont des revenus moyens puissent se payer cette voiture", a-t-elle ajouté. 

La ministre a également cité la mise en place prévue du "leasing à 100 euros (...) par mois", sans toutefois annoncer de précisions sur le calendrier de cette mesure complexe, promesse de campagne du président Emmanuel Macron.