La procureure de la République de Nîmes Cécile Gensac a fait le point sur l'enquête lors d'une conférence de presse, jeudi 2 février. Entendu sous le régime de la garde à vue depuis mardi, le suspect, âgé de 39 ans, a reconnu mercredi soir avoir tué la jeune fille.

Il a ensuite conduit les enquêteurs vers le corps, dans un bois, sur la commune des Salles-du-Gardon, village limitrophe de La Grand-Combe, où Sihem résidait. De source proche de l'enquête, cet homme serait l'ex-compagnon d'une cousine de la victime, qui avait elle-même été placée en garde à vue mardi.

Sur ses indications, les enquêteurs ont découvert vers 01h00 du matin jeudi, "en bordure d'un chemin" sur un lieu isolé près de La Grand-Combe, le "corps d'une jeune fille qui correspond en tous points" à la description de Sihem. Mais les investigations scientifiques devront encore confirmer formellement son identité. Le médecin légiste doit rendre les conclusions de l'autopsie "la semaine prochaine". L'homme a indiqué "avoir tué la jeune fille dans le cadre d'une dispute liée à leur relation amoureuse", a ajouté la procureure. La victime et le gardé à vue, qui "vient de la famille éloignée de la jeune fille" s'étaient retrouvés pour passer la soirée ensemble la nuit de sa disparition. Il s'est exprimé pour "soulager sa conscience", a précisé la procureure. Il a été mis en examen et placé en détention provisoire. La femme qui était en garde à vue en même temps que lui a, quant à elle, été relâchée. 

Le suspect a déjà été condamné à plusieurs reprises : cinq fois pour atteinte aux biens et huit fois pour des faits en lien avec la conduite d'un véhicule, selon Cécile Gensac. Il avait aussi été condamné à 12 ans de réclusion pour vol avec arme par les assises du Gard, en 2015. Il était sorti de prison en 2017, dans le cadre de son aménagement de peine. L'homme était sous contrôle judiciaire pour une affaire similaire, pour laquelle il devait à nouveau comparaître devant les assises du Gard mercredi. 

Une semaine après la disparition de Sihem, un corps a été retrouvé, jeudi matin dans un bois, grâce aux indications du principal suspect. Ce proche de la jeune fille a avoué son meurtre en garde à vue. Il était entendu depuis mardi, avec son ex-compagne, une cousine de la victime. Il a reconnu mercredi soir avoir tué Sihem. Puis il a conduit les enquêteurs vers le corps, dans un bois, sur la commune des Salles-du-Gardon, village limitrophe de La Grand-Combe. 

"J'ai assisté un homme qui a décidé d'affronter sa lourde responsabilité dans la disparition de Sihem et faire cesser un suspense insoutenable pour ses proches en guidant les enquêteurs", a déclaré l'avocat du suspect, Jean-Marc Darrigade, à l'AFP. "Il sait que sa faute n'est pas pardonnable mais son silence n'aurait fait que l'aggraver". Son client devait initialement comparaître mercredi devant la cour d'assises du Gard, pour vol à main armée. 

Le corps retrouvé porterait les traces d'une "mort violente", selon une source proche de l'enquête. Sihem n'avait plus donné signe de vie depuis qu'elle avait quitté son domicile dans la soirée du 25 janvier. Ni les survols du secteur en hélicoptère, ni le recours à des chiens pisteurs, ni les perquisitions menées n'avaient permis de la retrouver. Mercredi, la procureure de Nîmes avait annoncé l'ouverture d'une enquête pour "enlèvement" et "séquestration" suite à cette disparition. Selon le communiqué de la magistrate mercredi, la jeune fille "avait pour la dernière fois communiqué avec des amis aux alentours de minuit" le 25 janvier, alors qu'elle "s'apprêtait à sortir de son domicile, probablement pour rejoindre une personne de sa connaissance". Les enquêteurs avaient dans un premier temps exploré la piste d'un éventuel enlèvement lié à des faits pour "obtenir des fonds".

La famille de Sihem demande le respect d'un "temps de recueillement" et évoque une jeune fille "aimée et appréciée de tous". Sa famille "place son entière confiance dans l'institution judiciaire pour connaître et comprendre les circonstances de son décès", selon un communiqué de ses avocats, Me Sara Benlefki et Mourad Battikh. 

Le nombre de féminicides a augmenté de 20% en France en 2021 par rapport à l'année précédente, avec 122 femmes tuées sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint, contre 102 en 2020, selon un bilan publié en août 2022 par le ministère de l'Intérieur. Le bilan moins élevé de 2020, avec 102 femmes tuées contre 146 en 2019, avait été exceptionnel, sans qu'on sache quel rôle y ont joué les périodes de confinements et couvre-feu.