Habibur Rahman était un homme d'affaires de 30 ans et père de quatre enfants dans la ville de Sylhet (nord-est) lorsqu'il a disparu en 1972 après un voyage professionnel dans la cité portuaire de Chittagong, a rapporté lundi sa famille.

Ses proches, dont la plupart vivent aujourd'hui à l'étranger, l'ont cherché pendant des années, sans succès. Jusqu'à ce que la femme d'un de ses petits-fils installé aux États-Unis ne le repère sur une vidéo postée ce mois-ci sur Facebook.

"Elle nous a alertés et nous nous sommes précipités à l'hôpital et avons découvert mon grand-père vivant", a raconté à l'AFP Kefayat Hussain, l'un des 13 petits-enfants du disparu et qui vit à Sylhet.

Le jeune homme de vingt ans a indiqué qu'Habibur Rahman avait confirmé les noms de sa femme, décédée en 2000 sans l'avoir retrouvé, et d'autres membres de la famille.

Selon son aidante Rajiya Begum, qui s'occupe du vieil homme depuis cinq ans, il est devenu un ascète vivant dans les sanctuaires soufis du district de Moulvibazar, au sud de Sylhet.

Il a été admis à l'hôpital de Sylhet plus tôt dans le mois après s'être cassé le bras. N'ayant pas les moyens de financer son opération, son aidante a demandé à un autre patient de prendre une vidéo et de la poster sur Facebook pour essayer de lever des fonds.

Partagée et republiée par d'autres internautes, la séquence a été vue au moins un million de fois.

"Il ne nous a tout d'abord pas reconnus mais lorsqu'il a vu les cousins plus âgés de mon père, il a su tout de suite que c'était nous. Il a pleuré comme un bébé", a relaté à l'AFP Kefayat Hussain.

"Il a posé plein de questions sur ma grand-mère et mes oncles qui vivent à l'étranger", a-t-il ajouté.

La famille d'Habibur Rahman a indiqué ignorer les raisons de sa disparition mais se réjouir simplement d'avoir découvert leur proche encore vivant.

Son troisième fils, Jalal Uddin, était âgé d'un an et demi lorsque son géniteur a disparu: "mon cœur a saigné pendant 48 longues années car je me souvenais à peine du visage de mon père", a-t-il confié à l'AFP.

Des proches du vieil homme doivent arriver au Bangladesh de Grande-Bretagne et des États-Unis pour des retrouvailles familiales inespérées et attendues de longue date.