"Dame Olivia de Havilland est décédée paisiblement de causes naturelles", a déclaré l'agente américaine Lisa Goldberg dans un communiqué au sujet de la comédienne deux fois primée par l'Oscar de la meilleure actrice.

Elle s'est éteinte dans sa résidence parisienne, en France, où elle vivait depuis le début des années 1950, a-t-elle ajouté, précisant que des funérailles strictement "privées" seraient organisées.

En France, elle avait été mariée avec le journaliste de Paris-Match Pierre Galante, après une première union avec le scénariste américain Marcus Goodrich. Le président Nicolas Sarkozy lui avais remis la Légion d'honneur en 2010.

Inoubliable Mélanie de l'énorme succès "Autant en emporte le vent" (1939) de Victor Fleming, elle était la doyenne de Hollywood, dont elle incarnait l'âge d'or des années 1930-1940. 

Elle est morte cinq mois après un autre monstre sacré du cinéma américain de sa génération, Kirk Douglas, décédé en février à l'âge de 103 ans.

Plusieurs fois nommée, Olivia de Havilland a décroché l'Oscar de la meilleure actrice pour "A chacun son destin" (Mitchell Leisen, 1946) et "L'Héritière" (William Wyler, 1949).

"Force et courage"

L'académie des Oscars a d'ailleurs salué sur Twitter "une vraie légende de l'industrie" cinématographique, "un pilier de l'âge d'or de Hollywood et un talent incommensurable".

"Le monde a perdu un trésor international", a dit à l'AFP son ex-avocate Suzelle Smith. "Elle voudrait qu'on se souvienne d'elle avec joie, fierté, et en buvant une coupe de champagne!".

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Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes, a rappelé à l'AFP qu'Olivia de Havilland avait été "la première femme présidente du jury" de la manifestation cinématographique française.

"Et à l'heure du questionnement de la place des femmes dans le cinéma et dans la société en général, il faut surtout se souvenir d'elle à travers la force qui fut la sienne lorsqu'elle attaqua le système des studios pour libérer les comédiennes de contrats qui les exploitaient", a-t-il estimé, assurant que cette "reine d'Hollywood" avait démontré "force et courage" tout au long de sa carrière.

Olivia de Havilland avait remporté en 1943 face au studio Warner, qui refusait de la libérer de son contrat, une victoire judiciaire qui fera jurisprudence dans la défense des droits des acteurs.

Un héritage salué par l'acteur américain Jared Leto, qui a écrit sur Twitter avoir eu "le plaisir de passer du temps avec elle à Paris".

"Je l'ai remerciée pour son courage et lui ai raconté comment ses choix avaient eu un impact pour moi et mon frère", a-t-il ajouté. "C'était incroyable de la rencontrer. C'est une légende!"

"Olivia de Havilland a passé une part de sa vie à faire oublier qu'elle était capable de jouer d'autres rôles que les jeunes dames mignonnes bien élevées. Total: 2 Oscars et la 1ère présidence féminine du jury du festival de Cannes + une brouille à vie avec Joan Fontaine, sa soeur", a aussi réagi sur Twitter l'ancien président du festival Gilles Jacob.

Elle était en effet la soeur de cette autre star oscarisée, décédée en 2013, avec laquelle elle entretenait des relations houleuses.