Alors qu'il affiche un bilan environnemental en demi-teinte, le chef de l'Etat veut embarquer les Français dans le grand chantier de la protection de l'environnement. De l'avis même de la Macronie, le président n'a pas réussi jusqu'ici à imposer un grand récit mobilisateur sur cette priorité.

Pour aller "deux fois plus vite" pour respecter les engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030, le président doit présenter lundi 25 septembre une "planification écologique".

Le chef de l'Etat n'a pas réussi, jusqu'ici, à esquisser son grand récit écologique pour mobiliser les Français. Après un premier mandat déjà contrasté, il avait promis en 2022 de changer de braquet. Le second quinquennat "sera écologique ou ne sera pas", avait-il lancé à Marseille entre les deux tours de la présidentielle.

Un an et demi plus tard, "le quinquennat n'est pour l'instant clairement pas écologique", a déploré Anne Bringault, du Réseau Action Climat. Selon elle, le plan annoncé doit être assorti de "financements sur plusieurs années", bien au-delà des sept milliards d'euros supplémentaires prévus pour 2024.

Jusqu'ici, ont circulé de cette planification écologique des efforts chiffrés secteur par secteur et 52 leviers d'action. Le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu est devenu intarissable, sortant dès qu'il le peut tableaux et graphiques accompagnant le plan.

Alors que les prix de l'énergie flambent, la "planification écologique" devrait permettre de maîtriser les coûts selon la Première ministre, Elisabeth Borne. "Protéger le pouvoir d'achat, cela passe donc par la sortie des énergies fossiles, la rénovation des logements, les relocalisations. Cela passe par la maîtrise des coûts de l'électricité (...) En un mot, cela passe par la planification écologique", a affirmé la cheffe du gouvernement mardi 19 septembre.

Une fois n'est pas coutume, la cheffe d'Europe Ecologie Les Verts Marine Tondelier a salué "un constat très complet, très lucide et assez inédit". Mais elle a aussitôt appelé à passer à l'"action", avec un impôt "climatique" sur les grandes fortunes pour financer ce chantier herculéen, impôt dont l'exécutif ne veut pas entendre parler.

"La France devra d'abord être un peu plus exemplaire"

Emmanuel Macron qui doit trouver les mots pour mobiliser la société. Une précédente tentative autour de la convention citoyenne pour le climat du premier quinquennat, s'est retournée contre le président, accusé par les écologistes d'avoir enterré plusieurs recommandations.

Le président a plusieurs fois tenté de donner sa vision, promettant "une écologie de progrès et de solutions" et "non punitive" parfois jusqu'à la caricature, lorsqu'il épingle ceux qui préféreraient le "retour à la lampe à huile". L'exécutif qui vante son bilan, de l'abandon du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes aux récentes lois pour accélérer le nucléaire et les énergies renouvelables.

Emmanuel Macron porte en outre sur la scène internationale un discours volontariste sur la sortie des énergies fossiles et a imposé un certain leadership sur la finance verte avec son sommet qui a débouché en juin sur un "pacte de Paris pour les peuples et la planète".

Pas assez, prévient Anne Bringault: "S'il veut être crédible hors de France, la France devra d'abord être un peu plus exemplaire".