Ces menaces sont intervenues après ses prises de position publiques au lendemain du décès du jeune Thomas, mortellement blessé en marge d'un bal de village à Crépol (Drôme) dans la nuit de 18 au 19 novembre, un drame qui a suscité des tensions dans la région et notamment à Romans où ce lycéen de 16 ans étudiait.

Après ce décès, Mme Thoraval avait notamment appelé sur BFM TV à une "prise de conscience" de l'Etat face à la situation dans les quartiers sensibles du pays, et notamment dans sa ville, en évoquant "un niveau de délinquance, dont on retrouve les racines dans la radicalisation" ou le "trafic de drogue ".

Au centre de l'attention depuis la mort de Thomas, les habitants de la cité de la Monnaie, un quartier sensible de Romans, ont appelé à une manifestation samedi au centre ville pour protester contre ces propos. L'ultradroite a appelé à manifester le même jour à Valence pour demander "Justice pour Thomas" et protester contre les condamnations de militants identitaires pour des violences commises lors d'une démonstration de force à Romans le week-end dernier.

L'enquête pour "meurtre en bande organisée" ouverte par le parquet de Valence après la mort de Thomas a débouché sur la mise en examen de neuf jeunes, dont trois mineurs. 

Des photos avec identité présentées comme celles des agresseurs de Crépol ont été diffusées sur les réseaux sociaux par des comptes d'ultradroite qui pointent depuis plusieurs jours le quartier sensible de la Monnaie, à Romans et appellent à la vengeance.

Mme Thoraval dit avoir reçu des menaces "en deux temps", mercredi deux appels anonymes à la mairie et des messages qui la traitaient de "facho", lui demandaient si elle "faisait l'objet d'une protection" et si elle était armée pour se défendre, a-t-elle expliqué à l'AFP confirmant une information de BFM TV.

"Puis en début d'après-midi, j'ai reçu un message privé sur mon compte Instagram", avec "une menace de mort m'annonçant que j'allais être décapitée et qu'on jonglerait avec mon crâne", a-t-elle dit.

Les violences survenues dans la Drôme, pendant le bal de Crépol puis les jours suivants, à Romans sur Isère, ont poussé les autorités à multiplier les appels au calme. 

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé mardi qu'il demanderait la dissolution de trois groupuscules d'ultradroite, après l'expédition punitive du week-end dernier à Romans, une réaction "ferme" selon lui destinée à éviter "un scénario de guerre civile".