"La division est un poison", a lancé Elisabeth Borne aux parlementaires de son parti Renaissance, divisés sur le projet de loi immigration, en amont d'une session à hauts risques à l'Assemblée nationale. 

"Toute l’histoire de la Ve République l’a montré : la division est un poison, elle mène au blocage des institutions, à la paralysie politique, puis à la défaite lors des élections", a prévenu la Première ministre, en prônant "l'unité".

"Depuis plus de six ans, la force de notre majorité, c'est l'unité. C’est grâce à elle que nous parvenons à réformer", à être "crédibles", et à maintenir "le cap fixé par le président de la République", a-t-elle fait valoir. 

Pour autant "l’unité ce n’est pas la négation des sensibilités" mais le "dépassement" de la droite et de la gauche, avec les partis alliés MoDem et Horizons, a-t-elle développé. 

L’exécutif défend son projet Sur l'immigration, Elisabeth Borne a redit qu'elle porterait des "mesures efficaces et un texte équilibré" qui soit "capable de rassembler une majorité à l’Assemblée nationale comme au Sénat". 

Une dizaine d'élus de la majorité ont cosigné avec la gauche une tribune, publiée mardi, en faveur de la régularisation de travailleurs sans-papiers dans les métiers "en tension", afin d'éviter un détricotage du texte sous la pression des Républicains. 

Sur les textes financiers dont le budget, la cheffe du gouvernement a confirmé qu'elle aurait "probablement recours à plusieurs 49-3 pour permettre (leur) adoption", refusant de laisser la France "sans budget". 

Refus de "l'immobilisme" "

Si je n’utilise pas le 49-3 de gaîté de cœur, je refuse plus encore l'immobilisme", a justifié la Première ministre, qui a échappé à la censure à neuf voix près sur la réforme des retraites au printemps. 

Evoquant les élections européennes de 2024, elle a assuré qu'il n'y avait "pas de fatalité à la victoire de l’extrême droite", fustigeant "les alliés" du Rassemblement national, la Ligue italienne "russophile et anti-avortement", l'AFD allemande "climato-sceptique et adepte de la théorie du grand remplacement", le PVV néerlandais, "ouvertement islamophobe et dont le leader voulait quitter l’Union". 

"La bataille qui s'annonce, c'est un combat pour l’avenir de l'Europe, mais c'est aussi un combat pour nos valeurs: et nous allons le mener ! Avec nos alliés de la majorité, l’Europe est notre ADN, et nous sommes les seuls à être clairement pro-européens", a-t-elle souligné.