Après des semaines de débats acharnés et de tractations sous haute tension, le gouvernement a choisi de passer en force sur la réforme des retraites,

en engageant sa responsabilité par l'intermédiaire de l'article 49.3. La décision a enflammé l'Assemblée nationale, et l'opposition fulmine.

La 1ere ministre sous les Huées de l'assemblée nationale.

 

Emmanuel Macron choisit de recourir à l'article 49.3

L'opposition a immédiatement critiqué ce recours.

Un passage au forceps. Ce jeudi 16 mars, le président de la République Emmanuel Macron a choisi de recourir à l'article 49.3 de la Constitution pour faire passer la controversée réforme des retraites à l'Assemblée nationale.

Un conseil des ministres s'est réuni à l'Elysée, selon plusieurs sources de l'exécutif et de la majorité, qui a autorisé le gouvernement à utiliser l'arme constitutionnelle. Le débat à l'Assemblée nationale a commencé dans la foulée de cette réunion du gouvernement.

L'opposition a immédiatement critiqué ce recours : "le chef du parti socialiste Olivier Faure a dénoncé les "caprices" du président, "le gouvernement n'est pas digne de la République", selon Fabien Roussel, le secrétaire national du PCF.

Elisabeth Borne a usé déjà à dix reprises du 49.3 à l'automne sur les budgets. C'est la centième fois qu'un Premier ministre engage ainsi sa responsabilité sur un texte de loi depuis les débuts de la Ve République. Mais la procédure n'est pas sans danger. La cheffe du gouvernement s'expose à des motions de censure de l'alliance de gauche Nupes et du Rassemblement national (RN), qui pourraient être débattues durant le week-end ou en début de semaine prochaine. Leur rejet scellerait l'adoption définitive de la réforme. Mais les votes risquent alors d'être serrés, certains LR pouvant joindre leurs voix, voire signer une motion. "La Première ministre va sentir le vent du boulet", dit-on dans la majorité, où l'on craint aussi que la capacité à mener des réformes à l'avenir soit grandement affaiblie. De plus, ce 49.3 risque de raviver la contestation dans la rue. "Ce serait un vice démocratique", a prévenu le numéro un de la CFDT Laurent Berger plus tôt dans la journée, alors que l'Assemblée n'aurait finalement pas voté une seule fois l'ensemble de la réforme.