Maxime Lucu aura sans doute une chance à saisir. En l'absence d'Antoine Dupont, opéré ce vendredi d'une fracture maxillo-zygomatique, le demi de mêlée de l'Union Bordeaux-Bègles devrait être à la manœuvre le 6 octobre prochain lors du duel entre le XV de France et l'Italie, à Lyon. Pourtant, rien n'indiquait il y a encore quatre ans que le joueur formé au Biarritz Olympique aux côtés de son frère Ximun Lucu allait devenir un rouage important de la sélection dirigée par Fabien Galthié en étant la doublure attitrée d'Antoine Dupont. Le natif de Saint-Pée-sur-Nivelle a même confié à RMC Sport avant d'entamer la préparation menant à la Coupe du Monde qu'il n'aurait jamais cru ça possible. C'est en réalité le résultat de longues années de travail pour atteindre le plus haut niveau, comme a pu l'attester son frère. « Il a dû travailler un peu plus que les autres pour y arriver, a ainsi confié Ximun Lucu. On a dû forcer un peu le passage. » Un parcours qui a débuté dans le club de sa ville natale, au sein duquel il s'est notamment lié à Charles Ollivon, mais c'est du côté de Biarritz que son éclosion a été la plus notable.

Lucu : « J'ai toujours été au pied du mur »

Une arrivée dans le club basque qui a été facilitée par la pugnacité de son frère aîné, qui a su se montrer suffisamment persuasif auprès des dirigeants du BO. Après avoir disputé 143 matchs sous le maillot rouge-et-blanc, Maxime Lucu est définitivement entré dans le grand bain à l'été 2019, quand il a rejoint l'ambitieuse formation de l'Union Bordeaux-Bègles, sous la férule de Christophe Urios. Alors qu'il devait initialement être troisième dans la hiérarchie derrière Baptiste Serin et Yann Lesgourgues, il a tout d'abord vu le premier cité rejoindre Toulon avant de briller par ses performances et de gagner ses galons de titulaire. « J'ai toujours été au pied du mur. Je n'étais jamais le premier choix de mes entraîneurs, a confié Maxime Lucu dans des propos recueillis par RMC Sport. A Biarritz, on m'a dit que je ne jouerai pas sauf s'il y a des blessés. Je suis arrivé à Bordeaux en sachant que Christophe Urios ne me voulait pas forcément. On me disait que je n'allais pas jouer, que j'allais redescendre en Pro D2. J'ai toujours refusé ça en me disant : 'Je peux jouer. Je vais montrer que je peux le faire.' A chaque fois que j'ai eu des défis comme ça, j'ai toujours réussi à les relever. Ça me pique dans mon orgueil. »

Lucu : « On a tous un rôle important dans cette équipe »

Des performances qui ont très vite attiré l'attention de Fabien Galthié, qui a pris en main le XV de France après la Coupe du Monde 2019 et qui a intégré le demi de mêlée dans le groupe pour son premier Tournoi des 6 Nations. Devenu indiscutable en club, Maxime Lucu doit toutefois se contenter du rôle de doublure derrière l'inamovible Antoine Dupont, le remplaçant quand le Toulousain était absent ou... expulsé comme lors du test-match face à l'Afrique du Sud en novembre dernier à Marseille. « Le fait de battre l'Afrique du Sud lorsque je rentre après le carton rouge d'Antoine Dupont, ma première titularisation contre le Japon où on fait un match très sérieux, ces moments ont donné plus de confiance au staff pour m'utiliser, a confié l'intéressé. Ça montre qu'on a tous un rôle important dans cette équipe quels que soient les absents. » Une confiance que Maxime Lucu devrait avoir l'occasion de justifier dans un petit peu de deux semaines contre la Squadra Azzurra avant, potentiellement, de retrouver... l'Afrique du Sud lors des quarts de finale de la Coupe du Monde.