"On se met en toute transparence au service de la parole des femmes". Sandra Regol, la vice-présidente du groupe écologiste à l'Assemblée nationale, a estimé mercredi 21 septembre que la mise en retrait de Julien Bayou était "nécessaire pour donner un signal" aux femmes.

Ce dernier est accusé de violences psychologiques par une ex-compagne. "Face au questionnement légitime des femmes, des féministes, des personnes qui ont été victimes et qui se sentent blessées à chaque fois qu'une histoire de ce type sort dans les milieux politiques, nous avons un devoir supérieur, un devoir de représentativité" en tant qu'"élus du peuple français", a expliqué sur franceinfo la députée EELV pour justifier cette "décision collective".

"Montrer que nous ne faisons pas semblant"

"On est un parti féministe donc on se met en toute transparence au service de la parole des femmes" et "nous avons acté que la seule façon de montrer que nous ne faisions pas semblant et que nous ne nous cachons pas, c'était d'acter un retrait temporaire de Julien Bayou", a-t-elle poursuivi. "Il le sera (tant que c'est) nécessaire, c'est pas très compliqué de se mettre en retrait, c'est juste nécessaire pour donner un signal", a-t-elle ajouté, tout en précisant qu'il n'a pas encore été entendu par la commission interne en charge du dossier.

Pourra-t-il continuer de siéger à l'Assemblée ? Sandra Regol a seulement confirmé que la co-présidente Cyrielle Chatelain ira "seule, au lieu d'aller à deux" à Matignon mercredi pour un entretien avec la Première ministre Élisabeth Borne. "A partir du moment où la rumeur part, il est important d'arriver à clarifier pour Julien, pour son ex-compagne", a-t-elle complété. "Nous ne nous substituons pas la justice mais il y a des femmes qui demandent à pouvoir militer en toute sérénité, notre travail, notre devoir, c'est de leur permettre ça", a aussi justifié la députée.

Le rôle de Sandrine Rousseau

Mardi soir, après des heures d'hésitation, le bureau du groupe écologiste à l'Assemblée a décidé de suspendre Julien Bayou de ses fonctions de co-président. La pression devenait trop forte, 24 heures après les accusations de "comportements de nature à briser la santé morale des femmes" par la députée EELV Sandrine Rousseau, formulées sur un plateau de télévision. L'ancienne finaliste de la primaire a raconté avoir "reçu longuement" chez elle une ex-compagne "très déprimée" de M. Bayou. L'éco-féministe a assuré qu'"elles sont manifestement plusieurs" à être concernées par ces comportements, évoquant une "enquête journalistique en cours".

Julien Bayou, qui ne s'est pas exprimé publiquement depuis les accusations formulées par Sandrine Rousseau, reste co-président du groupe, conserve son siège de député et son poste de secrétaire nationale d'EELV.