Faut-il "reposer la question du temps de travail", ainsi que le souhaite la maire de Paris Anne Hidalgo ? Pour le candidat à la présidentielle (ex-PS) Arnaud Montebourg, la priorité n'est pas là. Interrogé sur une déclaration de la candidate socialiste à la présidentielle à propos d'un passage à un temps de travail hebdomadaire de 32 heures, l'ancien ministre du Redressement productif a estimé mardi 12 octobre sur France 2 que "gagner sa vie c'est la priorité". L'ancien socialiste préfère qu'on "se concentre sur les salaires plutôt sur le temps de travail".

"Aujourd'hui, si on demandait aux entreprises d'augmenter les salaires, on ne pourrait pas réduire le temps de travail", a justifié Arnaud Montebourg qui est favorable à une hausse du Smic de 10% et à des "négociations à la mode mai 1968" sur les salaires. "Nous avons déjà fait le travail avec les 35 heures", a-t-il encore justifié, considérant qu'"il y a un effort à faire aujourd'hui sur la rémunération du travail". Faudrait-il travailler plus ? "Beaucoup de Français travaillent plus avec les heures supplémentaires, ça n'est pas interdit de travailler plus", a-t-il estimé par ailleurs.

Egalement interrogé sur le financement du système de retraites, l'ancien ministre a jugé qu'une réforme est "inutile parce qu'il suffirait qu'il y ait beaucoup plus - environ 500.000 à un million - de personnes qui travaillent davantage" pour "équilibrer le régime des retraites".

Alors qu'Emmanuel Macron détaille mardi les secteurs prioritaires du plan "France 2030", dont un investissement attendu pour construire de petits réacteurs nucléaires SMR, Arnaud Montebourg a dénoncé le "bilan destructeur" du chef de l'Etat en matière industrielle et s'est demandé "pour quelle raison tous ces investissements n'ont pas été engagés il y a maintenant cinq ans". Il a néanmoins de nouveau défendu la nécessité de "réinvestir le nucléaire", énergie "décarbonée", aux côtés des énergies renouvelables.